Chanson pour Bob Dylan

Quel est donc ce language

Qui fait que j'entends

Qui fait que je t'attends

Comme animal en cage

Dans la prison des mots

Qui nous désappareillent

On frappe a mon oreille

Avec un nouveaux bruit

Ami dont je ne sais

Ni les jeux ni les larmes

Je t'écoute sans armes

Et comme sans passé

Oh la voix des premiers poetes

Dont il reste un lointain écho

Au petit clocher de nos tetes

Oh la musique que vous faites

Camarade jargon d'argot

Qui chantez chinois dans vos fetes

Qu'on achete ta danse

dans les grands magasins

Qu'il plaise a mon voisin

d'acheter ton silence

Moi je t'entends crier

Du tréfonds de mon ame

Le chant de ta reclame

M'est tres familier

J'acheterais mes mots

Mordus de dents nouvelles

J'acheterais mes ailes

comme un ancien oiseau

Oh la voix des premiers poetes

Il me reste un lointain écho

De ce qui chantait dans vos tetes

On vous prenait pour des prophetes

Quand vous faisiez pleurer Margot

Qui dansait latin dans vos fetes

Ce n'est pas ta paroles

Et ce n'est pas mon cri

C'est plus grand que son nid

Un oiseau qui s'envole

Qui va d'arbre en maison

Apportant la nouvelle

D'une vie eternelle

A portée de chanson

Ami nous voici deux

Nous voici trente et mille

A rebatir la ville

Ainsi que tu la veux

Sur la voix du premier poete

Sous la main du premier macons

Cathédrale en coeur et en tete

Oh vos klaxon sur ma planete

Camarade vendeur de son

Qui chantez saxon dans mes fetes

-Gilles Vigneault